
À propos de l’auteur
Enell Dely
Energy Manager
Fondateur – ENOV
Le monde est en pleine mutation. Face à l’urgence climatique et à la volatilité des coûts énergétiques, la nécessité d’une transformation profonde de nos modes de production, de consommation et de vie n’a jamais été aussi pressante. Au cœur de cette dynamique de changement se trouve un acteur clé, dont le rôle est de plus en plus central : le Chef de projet transition énergétique.
Ce professionnel n’est pas qu’un simple technicien ou un planificateur ; il est un véritable architecte du changement, un catalyseur d’initiatives visant à construire un avenir plus sobre et résilient.
L’Institut Supérieur de l’Environnement (ISE) le classe parmi les « nouveaux métiers verts », ceux qui ont pour mission de mesurer, maîtriser, prévenir et réduire les impacts négatifs sur l’environnement.
Alors, en quoi consiste précisément ce rôle de Chef de projet transition énergétique, et comment s’y préparer pour rejoindre cette filière passionnante et impactante ?
Sommaire de l’article :
- Quel est le rôle du chef de projet en transition énergétique ?
- Les missions principales d’un chef de projet en transition énergétique
- 1. Comprendre pour mieux agir : le diagnostic énergétique
- 2. Concevoir la feuille de route : entre stratégie et terrain
- 3. Piloter et coordonner : le cœur de l’action
- 4. Veiller à la conformité réglementaire : un enjeu incontournable
- 5. Accompagner les équipes et faire évoluer les pratiques
- 6. Mesurer les résultats et optimiser dans la durée
- Un métier polyvalent : où le chef de projet transition énergétique déploie-t-il son expertise ?
- 1. Les collectivités territoriales : agir à l'échelle du territoire
- 2. Les entreprises industrielles : réduire l'empreinte énergétique et compétitive
- 3. Les bureaux d'études et cabinets de conseil : l'expertise au service de multiples clients
- 4. Le secteur du bâtiment (Promoteurs, Bailleurs Sociaux, Entreprises du BTP) : construire et rénover durablement
- Construire son parcours : quelles formations pour devenir chef de projet transition énergétique ?
- Un avenir prometteur et porteur de sens : impact et évolution dans la transition énergétique
Quel est le rôle du chef de projet en transition énergétique ?
Imaginez un orchestre. Même avec les meilleurs musiciens, il faut un chef pour donner le tempo, harmoniser l’ensemble et transformer les notes en une œuvre cohérente. Le chef de projet en transition énergétique joue un rôle comparable, mais dans un domaine essentiel : celui de l’énergie et de l’environnement.
Son métier ? Traduire une vision, qu’elle émane d’une stratégie RSE d’entreprise ou des objectifs d’une collectivité, en actions concrètes. Réduire la consommation d’énergie, baisser les émissions de gaz à effet de serre, améliorer l’impact environnemental global : voilà son objectif.
À l’heure où les réglementations se renforcent et où la conscience environnementale progresse, ce rôle dépasse largement l’exécution technique. Le chef de projet est à la fois expert, stratège et communicant. Il doit maîtriser les enjeux énergétiques, comprendre les modèles économiques, naviguer dans un cadre réglementaire complexe… tout en sachant embarquer les équipes autour d’un cap.
Car rien ne se fait seul. Ce professionnel évolue dans un écosystème riche : entreprises, maîtres d’ouvrage, bureaux d’études, collectivités, fournisseurs techniques… Il construit des ponts, partage des données, crée l’adhésion. Il faut savoir parler technique avec un ingénieur, budget avec un dirigeant, usage avec un utilisateur.
C’est pourquoi les formations à la transition énergétique ne se contentent plus de transmettre du savoir technique. À l’image du Mastère en transition énergétique TED proposé par l’ENOV, elles intègrent des modules de gestion de projet, de communication, de conduite du changement. Ce sont ces compétences croisées, conçues avec les acteurs de la filière, qui rendent les professionnels immédiatement opérationnels.

Les missions principales d’un chef de projet en transition énergétique
Le rôle du chef de projet transition énergétique ne se limite pas à superviser ou coordonner. Il conçoit, planifie et pilote des projets qui ont un impact tangible sur la performance énergétique et environnementale d’une entreprise, d’un bâtiment ou même d’un territoire.
1. Comprendre pour mieux agir : le diagnostic énergétique
Tout commence par un état des lieux. Avant de proposer des solutions, il faut connaître la situation réelle. Le chef de projet réalise donc un diagnostic énergétique, une analyse fine des consommations (électricité, gaz, chaleur) et des usages (chauffage, éclairage, mobilité, process industriels…). Il passe au crible les bâtiments, les équipements, les habitudes, pour repérer les points faibles, les surconsommations, mais aussi les opportunités.
Cette phase, souvent technique, demande une bonne maîtrise des systèmes énergétiques, des logiciels de modélisation ou encore des outils de mesure. Elle repose aussi sur une capacité d’analyse poussée, afin de tirer des conclusions pertinentes et opérationnelles.
2. Concevoir la feuille de route : entre stratégie et terrain
À partir de ce diagnostic, le chef de projet imagine la suite. Il conçoit un plan d’action : rénovation thermique, changement de matériel, déploiement d’énergies renouvelables (panneaux solaires, géothermie…), gestion technique du bâtiment (GTB), ou encore intégration de capteurs connectés pour un suivi intelligent de la consommation.
Ce travail demande de l’ingéniosité, mais aussi une vision stratégique. Il ne s’agit pas seulement de faire des économies, mais de répondre à des objectifs plus larges comme ceux fixés par la politique RSE ou les engagements de développement durable d’une organisation.
3. Piloter et coordonner : le cœur de l’action
Le chef de projet transition énergétique n’est pas un simple penseur : c’est un faiseur. Une fois le projet lancé, il veille à sa bonne exécution. Il suit le budget, les délais, gère les intervenants (bureaux d’études, entreprises de travaux, fournisseurs), assure la qualité des réalisations. Comme un chef d’orchestre, il coordonne tous les acteurs pour garantir que le projet aboutisse, dans les temps et dans les règles.
4. Veiller à la conformité réglementaire : un enjeu incontournable
Dans un secteur en constante évolution, le cadre réglementaire joue un rôle central. Le chef de projet doit rester en veille sur les textes et s’assurer que les actions menées respectent les obligations légales : RE2020, Décret Tertiaire, Décret BACS…
Mais il ne s’agit pas seulement de respecter la loi : il faut aussi savoir mobiliser les dispositifs d’aide (CEE, Certificats d’économies d’énergie, subventions) pour optimiser le financement des projets.
5. Accompagner les équipes et faire évoluer les pratiques
Réussir un projet énergétique ne dépend pas que de la technologie : cela repose avant tout sur les femmes et les hommes qui le mettent en œuvre. C’est pourquoi le chef de projet a un rôle clé d’accompagnateur du changement. Il sensibilise, forme, explique, embarque. Il vulgarise les enjeux, crée l’adhésion, s’adapte à des publics très divers, du technicien de maintenance au directeur d’usine.
Ce volet humain du métier est essentiel. Il demande écoute, diplomatie, capacité à convaincre et à fédérer.
6. Mesurer les résultats et optimiser dans la durée
Enfin, une fois les projets déployés, le travail ne s’arrête pas. Le chef de projet analyse les résultats : économies d’énergie, réduction des émissions, retour sur investissement. Il met en place des indicateurs, identifie les écarts, ajuste si besoin. L’objectif : une amélioration continue.
Grâce aux outils numériques et à l’analyse des données, il peut affiner les stratégies, pérenniser les gains et faire évoluer les pratiques.
Un métier polyvalent : où le chef de projet transition énergétique déploie-t-il son expertise ?
La transition énergétique est une transformation qui touche tous les secteurs de l’économie et de la société. Logiquement, le Chef de projet transition énergétique trouve sa place dans une grande diversité d’organisations et de structures.
Que vous soyez attiré par le service public, l’industrie, le conseil ou le secteur du bâtiment, il y a des opportunités pour ce métier :
1. Les collectivités territoriales : agir à l’échelle du territoire
Les villes, les agglomérations, les départements et les régions sont des acteurs majeurs de la transition énergétique. Ils doivent élaborer et mettre en œuvre leurs Plans Climat-Air-Énergie Territoriaux (PCAET), gérer un patrimoine bâti conséquent (écoles, mairies, gymnases) dont la performance énergétique doit être améliorée, développer les énergies renouvelables locales, ou encore promouvoir la mobilité durable. Le Chef de projet travaille en lien avec les services techniques, les élus et les citoyens.
2. Les entreprises industrielles : réduire l’empreinte énergétique et compétitive
L’industrie est un gros consommateur d’énergie. Les entreprises cherchent à réduire leur facture énergétique pour des raisons de compétitivité, mais aussi pour diminuer leur empreinte environnementale et respecter les réglementations (comme le Décret Tertiaire pour leurs bureaux ou les obligations d’audit énergétique pour les grandes entreprises).
Le Chef de projet est recruté pour identifier les actions d’optimisation énergétique des procédés industriels, mettre en place des systèmes de management de l’énergie, déployer des technologies digitales pour le suivi et le pilotage (GTB), ou intégrer des sources d’énergies renouvelables sur site (panneaux solaires sur les toits d’usines).
3. Les bureaux d’études et cabinets de conseil : l’expertise au service de multiples clients
Les bureaux d’études techniques et les cabinets de conseil spécialisés en énergie et environnement sont des employeurs importants pour les Chefs de projet. Dans ces structures, le Chef de projet n’est pas attaché à un seul patrimoine ou une seule entreprise, mais intervient auprès de clients variés (entreprises, collectivités, copropriétés) pour les accompagner dans leur démarche de transition.
Il réalise des diagnostics, élabore des stratégies (schéma directeur énergie-carbone), pilote des projets pour le compte de ses clients, ou apporte une expertise technique et réglementaire pointue. L’ENOV propose d’ailleurs des formations à la transition énergétique ou directement au métier d’Ingénieur conseil en énergie, qui partage de nombreuses missions avec le Chef de projet dans le domaine du conseil.
4. Le secteur du bâtiment (Promoteurs, Bailleurs Sociaux, Entreprises du BTP) : construire et rénover durablement
Avec l’objectif d’améliorer la performance énergétique du parc bâti existant et de construire des bâtiments toujours plus performants, le secteur du bâtiment est en pleine transformation. Les promoteurs immobiliers, les bailleurs sociaux, les entreprises générales du bâtiment ou les entreprises spécialisées dans la rénovation énergétique recrutent des Chefs de projet pour piloter des chantiers de rénovation énergétique d’envergure, mettre en place des solutions de chauffage/refroidissement bas carbone (pompes à chaleur, réseaux de chaleur), ou intégrer des systèmes de gestion technique du bâtiment (GTB) performants dès la conception ou lors de la rénovation.
En plus de ces grands secteurs, le Chef de projet peut également travailler dans des organisations non-gouvernementales (ONG) ou des institutions financières impliquées dans le financement de projets verts. Cette diversité de terrains de jeu rend le métier dynamique et permet de choisir un environnement qui correspond le mieux à ses affinités et à ses valeurs.

Construire son parcours : quelles formations pour devenir chef de projet transition énergétique ?
On ne devient pas chef de projet transition énergétique du jour au lendemain. Ce métier exige un socle solide de connaissances techniques, de compétences digitales et humaines. Plusieurs voies mènent à ce poste, mais toutes demandent un haut niveau d’expertise, généralement entre Bac+3 et Bac+5.
Trois piliers de compétences : la technique, le digital et l’humain
Au-delà du diplôme, ce sont surtout les compétences acquises qui font la différence. Elles s’organisent autour de trois grands axes :
- Compétences techniques : elles sont le cœur du métier. Il s’agit de comprendre les enjeux énergétiques et climatiques, de maîtriser les systèmes thermiques, les énergies renouvelables, les fluides, et de savoir mener des audits énergétiques. C’est cette expertise qui permet d’identifier les leviers d’action concrets pour améliorer la performance énergétique.
- Compétences digitales : le métier évolue avec les outils. Il est désormais indispensable de maîtriser les technologies du bâtiment connecté (GTB), les capteurs intelligents (IoT), les logiciels de simulation énergétique ou les systèmes de management de l’énergie (SME). L’alliance entre énergie et numérique est aujourd’hui la clé pour atteindre les objectifs de sobriété.
- Compétences humaines (soft skills) : elles sont souvent décisives. Un bon chef de projet doit être à l’aise dans le travail en équipe, savoir communiquer, convaincre, coordonner. Il faut être organisé, autonome, rigoureux, mais aussi capable d’accompagner le changement auprès de publics variés.
Se reconvertir ou monter en compétence : la voie de la formation continue
Le métier attire de plus en plus de professionnels en quête de sens, souhaitant se réorienter vers la transition énergétique. Pour ces profils, la formation continue est une voie naturelle. Des mastères spécialisés ou des programmes courts permettent de réactualiser ses compétences ou de développer une nouvelle expertise.
Comme indiqué précédemment, L’ENOV propose plusieurs formats adaptés, en particulier son Mastère Transition Énergétique et Digitale des Bâtiments (TED). Ce cursus complet de niveau Bac+5 s’adresse à des candidats titulaires d’un M1, d’un Bac+3 avec expérience ou à des professionnels expérimentés. Il couvre l’ensemble des compétences clés : maîtrise des usages énergétiques, outils digitaux, gestion de projet, réglementation, sans oublier les fameuses soft skills indispensables à la conduite du changement.
Ce mastère est proposé en alternance, un vrai plus : il permet d’appliquer immédiatement les acquis théoriques en entreprise.
Des formations courtes pour des besoins ciblés
Pour ceux qui veulent se spécialiser rapidement ou tester une orientation, l’ENOV propose également des formations courtes. Ces modules couvrent des sujets ciblés comme le décret BACS, les schémas directeurs énergie-carbone, la conception de GTB ou les audits énergétiques.
Accessibles à différents niveaux, elles permettent de gagner en expertise sur un point précis ou de découvrir les fondamentaux du secteur. C’est un bon point d’entrée dans l’univers de l’énergie pour les professionnels en reconversion ou les entreprises souhaitant former leurs équipes.
Une filière accessible à tous les profils motivés
Que l’on soit étudiant, professionnel en poste, ou en reconversion, il existe une voie pour se former à la transition énergétique. Vous pouvez vous former à titre individuel ou former vos collaborateurs afin de répondre aux enjeux actuels. L’important est de choisir un parcours qui allie expertise technique, compréhension des enjeux numériques, et capacités humaines, comme le propose l’ENOV à travers ses cursus.
Un avenir prometteur et porteur de sens : impact et évolution dans la transition énergétique
Être chef de projet transition énergétique, ce n’est pas simplement exercer un métier. C’est faire un choix : celui de s’investir dans une carrière à fort impact, qui répond à des défis environnementaux, économiques et sociaux cruciaux. C’est aussi donner du sens à son quotidien professionnel en contribuant, concrètement, à construire un avenir plus durable.
Aujourd’hui, le contexte est porteur. La dynamique de l’emploi dans le secteur de la transition énergétique ne cesse de s’intensifier. Selon l’ADEME, plus de 340 000 emplois pourraient être créés dans la transition écologique d’ici 2035, dont plus de 100 000 dès 2030. Et d’après France Stratégie, les métiers dits « verts » représenteront un quart des besoins en recrutement à horizon 2030. Parmi les profils les plus recherchés : ceux qui savent piloter des projets.
Cette demande s’explique par plusieurs facteurs convergents :
- La hausse continue des prix de l’énergie, qui pousse les entreprises à mieux maîtriser leurs consommations.
- Le durcissement de la réglementation, qui impose des objectifs de performance mesurables.
- Et surtout, une prise de conscience collective : citoyens, collectivités, entreprises veulent réduire leur impact sur la planète.
Mais cette montée en puissance s’accompagne d’un défi : celui du manque de profils qualifiés. Il ne suffit pas de vouloir changer les choses : encore faut-il savoir comment.
Côté évolution de carrière, les perspectives sont vastes et motivantes. Avec quelques années d’expérience, un chef de projet peut évoluer vers des postes de :
- Responsable RSE, Responsable Environnement ou Directeur des Énergies, dans une entreprise ou une collectivité. Le Mastère TED prépare spécifiquement à ces rôles à responsabilité.
- Consultant stratégique, pour définir les politiques énergétiques à grande échelle.
- Spécialiste dans un domaine précis : smart grids, énergies renouvelables, mobilité durable…
- Ou encore entrepreneur, en créant sa propre structure ou en développant des solutions innovantes pour accélérer la transition.
En résumé, le chef de projet transition énergétique est un acteur central des transformations à venir. Son rôle dépasse la technique : il touche à l’humain, à la stratégie, à l’intérêt général. Les écoles comme l’ENOV, avec une approche professionnalisante et connectée aux réalités du terrain, jouent un rôle déterminant pour faire émerger les talents dont le monde a besoin.
