À propos de l’auteur
Vincent Constant,
Ingénieur en Transition Énergétique
Fondateur de l’ENOV
Les accélérations technologiques et les besoins croissants en consommation pour de nouveaux usages placent nos générations face à des défis passionnants. Mais quel est le lien entre le digital et l’énergie ? Ces deux transitions, qui semblent totalement opposées, sont en réalité complémentaires et dépendantes l’une de l’autre.
L’un des défis majeurs de ce siècle est de résoudre « l’équation de Johannesburg » : produire davantage d’énergie pour contribuer au développement économique, tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre.
La transition digitale joue un rôle clé dans la maîtrise de l’énergie, en permettant d’optimiser les ressources grâce à des outils digitaux de plus en plus performants pour suivre, analyser et piloter les consommations des bâtiments. Avec l’émergence de ces défis technologiques, de nouveaux métiers apparaissent pour répondre aux enjeux croissants de la transition énergétique et numérique. Découvrons ensemble ces métiers, leurs piliers et leurs objectifs.
- Qu’est-ce que la transition énergétique ?
- Quel est le but de la transition énergétique ?
- Quels sont les métiers de la transition numérique et énergétique ?
- Quelles sont les piliers de la transition énergétique ?
- Quelles relations entre transition numérique et transition énergétique ?
- Les métiers des transitions numérique et énergétique avec l’ENOV
Qu’est-ce que la transition énergétique ?
Le terme “transition” désigne le passage progressif d’un état à un autre. Ce changement d’état, inscrit dans la durée, ne peut s’effectuer spontanément : il doit être planifié et maîtrisé pour réussir.
Appliqué à l’énergie, la transition énergétique correspond au passage d’une consommation non maîtrisée, fortement carbonée et reposant sur des sources d’énergies non renouvelables, vers une consommation sobre, propre et durable. Cette transition représente des défis techniques, technologiques, économiques, juridiques et humains considérables, faisant d’elle l’un des enjeux les plus cruciaux de notre époque. Elle nécessite également une transformation profonde dans notre rapport à l’énergie, encore souvent perçue comme une ressource infinie.
Un autre aspect essentiel réside dans la cohérence politique, indispensable pour garantir le financement de projets ambitieux sur plusieurs décennies : création de réseaux de chaleur, développement de parcs nucléaires ou mise en place de programmes nationaux de formation liés à l’énergie.
L’énergie est par ailleurs étroitement liée à l’économie. Une énergie propre et abondante ne suffit pas : son prix doit rester accessible pour les ménages, les entreprises et les collectivités. La maîtrise des coûts est un facteur clé pour garantir la compétitivité économique.
La transition énergétique s’adapte aux spécificités de chaque territoire et repose sur des solutions d’ingénierie permettant de prélever un minimum de ressources tout en répondant aux besoins de la société. Elle nécessite également de former les femmes et les hommes qui, après un baccalauréat ou un cursus post-bac en enseignement technique, se spécialisent par le biais de contrats d’apprentissage ou de formations délivrant des attestations et certificats de formation. Ces compétences sont indispensables pour répondre aux besoins croissants de ce secteur en pleine transformation.
Planifier un changement profond dans la production et l’utilisation de l’énergie, tout en conciliant enjeux politiques, territoriaux et économiques, c’est là toute l’essence de la transition énergétique.
Quel est le but de la transition énergétique ?
La transition énergétique répond à trois objectifs majeurs :
Réduire l’impact environnemental de l’énergie
Source : https://www.citepa.org/fr/2021_06_a10/
Le graphique ci-dessus illustre la répartition des émissions de CO₂ par secteur en France. En l’analysant, on constate que 79 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) sont liées à l’énergie, que ce soit à travers sa production ou sa consommation.
Pour répondre à l’urgence climatique, il est crucial de réduire ces émissions. Cela passe par deux leviers :
- Consommer moins d’énergie en améliorant l’efficacité énergétique (rénovation des bâtiments, sobriété énergétique, etc.).
- Modifier notre façon de produire de l’énergie, en favorisant les énergies renouvelables (éolien, solaire, biomasse) et en diminuant la part des énergies fossiles.
Ces actions permettent d’agir directement sur les émissions de GES et de limiter l’impact de nos activités sur le réchauffement climatique.
Réduire sa dépendance aux ressources extérieures
L’indépendance énergétique, définie comme le rapport entre la production nationale d’énergies primaires et la consommation totale, est un enjeu stratégique. En 2022, la France ne produisait que 10 % de ses besoins énergétiques à partir de ses ressources locales. En comptant l’énergie nucléaire, ce taux atteint 50 %, mais reste insuffisant face aux défis géopolitiques actuels.
Réduire notre dépendance énergétique permet :
- De diminuer les tensions géopolitiques, souvent exacerbées par la concurrence sur les ressources fossiles.
- De sécuriser l’approvisionnement en cas de conflits ou de crises internationales.
Investir dans des ressources locales renouvelables (vent, soleil, biomasse) renforce notre autonomie énergétique tout en favorisant un climat de paix durable.
Créer des emplois locaux et développer l’économie
La transition énergétique représente une formidable opportunité économique. Selon les estimations, 500 000 emplois pourraient être créés en France d’ici 2030 dans les secteurs liés aux énergies renouvelables, à la rénovation énergétique et à la gestion des infrastructures.
Ces emplois, souvent locaux, participent à la dynamisation des économies régionales. Ils permettent également de garder les investissements en France, au lieu de financer l’importation d’énergies fossiles à l’international. Par exemple :
- L’installation et l’entretien des parcs solaires ou éoliens mobilisent des entreprises locales.
- La rénovation thermique des bâtiments génère des besoins en main-d’œuvre qualifiée dans le BTP.
Ainsi, la transition énergétique n’est pas seulement une réponse aux enjeux climatiques : elle constitue un levier pour construire une économie plus juste, durable et ancrée dans les territoires.
Quels sont les métiers de la transition numérique et énergétique ?
Les compétences à la fois en énergie et en digital sont indispensables et indissociables : ne disposer que l’une d’entre elles serait insuffisant ! Cette double compétence permet d’appréhender toutes les contraintes et opportunités pour l’optimisation de la performance énergétique.
De nombreux métiers gravitent autour de la performance énergétique et digitale des bâtiments, en voici une liste non exhaustive :
- Chef de projet digital : Assurer l’intégration des données client à un système de management de l’énergie ou une autre interface homme machine. Vérifier l’utilisation et le bon dimensionnement du système
- Chargé d’affaires : Proposer une solution technico économique optimale en travaillant avec les équipes techniques. Suivre la satisfaction et le développement du compte client
- Energy Manager : Utiliser les données de consommation ou issues de terrain pour proposer des axes d’optimisation de la performance
- Technicien chauffagiste : Optimiser les consommations d’énergie via l’utilisation de régulateurs et de programmes précis pour allier confort et économies
- Technicien GTB (Gestion Technique du Bâtiment) : Installer les systèmes et capteurs qui permettent de rendre le bâtiment pilotable et intelligent
- Intégrateur : Concevoir les solutions digitales et réaliser les études de faisabilité réseau afin de piloter le bâtiment en fonction de ses problématiques particulières
Il est possible d’accéder à ces métiers après le baccalauréat, via des cursus post-bac de 2 à 5 ans, notamment en passant par des formations spécialisées reconnues par le Ministère de l’Éducation nationale, offrant des diplômes nationaux adaptés aux enjeux énergétiques et numériques.
Quelles sont les piliers de la transition énergétique ?
La transition énergétique repose sur deux grands axes complémentaires : améliorer la performance énergétique et produire une énergie plus propre. Ces deux leviers sont essentiels pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et bâtir un modèle énergétique durable.
Améliorer la performance énergétique
L’efficacité énergétique consiste à produire un même service avec une consommation d’énergie réduite. Ce levier repose sur deux approches clés :
- La sobriété énergétique : limiter les usages superflus pour se concentrer sur les besoins essentiels. Par exemple, une meilleure gestion de l’éclairage ou du chauffage permet de réduire les consommations sans altérer le confort.
- L’efficacité des systèmes : rendre les équipements plus performants grâce à la rénovation des bâtiments, le remplacement des équipements vieillissants et l’intégration de technologies modernes.
En complément, lisser la demande énergétique est un défi crucial. En évitant les pics de consommation grâce à des outils de pilotage intelligent, il est possible de stabiliser les besoins en énergie. Cela permet de réduire les tensions sur les infrastructures et d’optimiser les capacités de production.
Produire une énergie plus propre et décentralisée
La production énergétique doit également évoluer vers des modèles plus durables et locaux. Aujourd’hui, une part importante de l’énergie repose sur les fossiles, responsables de fortes émissions de CO₂. Pour y remédier, il faut :
- Développer les énergies renouvelables comme l’éolien, le solaire, la biomasse ou la géothermie.
- Décentraliser la production d’énergie, en favorisant l’autoconsommation via des panneaux solaires ou des éoliennes locales, et en réduisant la dépendance aux grands centres de production.
- Renforcer les réseaux électriques intelligents : les « smart grids » permettent de mieux intégrer les énergies renouvelables, d’équilibrer la production et la consommation, et d’anticiper les fluctuations grâce à une gestion en temps réel.
En combinant une consommation maîtrisée, une production décarbonée, et une infrastructure modernisée, la transition énergétique répond aux enjeux climatiques tout en garantissant une indépendance et une résilience accrues des territoires.
Quelles relations entre transition numérique et transition énergétique ?
La transition énergétique s’appuie de plus en plus sur les outils numériques pour répondre aux défis environnementaux et économiques. Ce n’est pas le numérique qui guide l’énergie, mais bien l’énergie qui s’approprie les technologies digitales pour optimiser ses usages. Souvent, un bâtiment peut voir ses consommation réduire de 20% simplement en affinant les réglages influant sur les consommations.
La digitalisation permet de supprimer ces gaspillages. Cependant, une digitalisation mal planifiée peut être inefficace si elle ne prend pas en compte l’état des infrastructures et les priorités budgétaires.
Moderniser avant de digitaliser
Installer un système de pilotage intelligent dans un bâtiment peut sembler être une bonne idée, mais si les infrastructures, comme les systèmes de chauffage ou de ventilation, sont vieillissantes, l’impact sera minime. Le numérique seul ne peut corriger les défauts des installations obsolètes. Il est donc indispensable de moderniser les équipements avant d’y intégrer des technologies avancées.
Investir là où ça compte
Une digitalisation mal ciblée peut aussi manquer de pertinence. Par exemple, investir dans la gestion connectée d’un système qui représente seulement 20 % des consommations énergétiques d’un bâtiment peut être un mauvais choix, surtout si les budgets sont limités. L’enjeu est de prioriser les investissements pour maximiser leur impact : identifier les zones les plus énergivores et s’y concentrer permet d’atteindre des résultats concrets.
Une double compétence indispensable
Ces exemples montrent qu’il ne suffit pas de maîtriser le digital ou l’énergie séparément. Les professionnels doivent avoir une vision globale pour identifier les leviers prioritaires. Un expert en énergie doit savoir utiliser les outils numériques pour analyser les consommations et concevoir des solutions adaptées. À l’inverse, un spécialiste du digital doit comprendre les enjeux énergétiques pour proposer des technologies pertinentes et efficaces.
En combinant ces deux compétences, il est possible de mener des projets qui répondent à la fois aux contraintes économiques, techniques et environnementales, tout en garantissant un impact durable.
Les métiers des transitions numérique et énergétique avec l’ENOV
L’ENOV et le Mastère TED
L’ENOV est un projet né de l’association de trois ingénieurs passionnés souhaitant partager leur compétences pour aider la filière énergie à se développer, et guider des personnes pour qu’elles trouvent le bon emploi. L’ENOV est une école supérieure spécialisée et société à mission dans la maîtrise de l’énergie, créée par des professionnels, pour former les professionnels de demain. Soutenus par la FEDENE et les entreprises de la filière, nous proposons :
- Des parcours de formation continue en entreprise,
- Un Mastère Transition Énergétique et Digitale des Bâtiments.
Le Mastère TED pour répondre aux enjeux immenses de réduction des consommations d’énergie et aux besoins immenses de compétences dans les entreprises qui portent la transition. Les objectifs du parcours sont de vous transmettre outils, méthodes et compétences humaines pour vous permettre d’agir à grande échelle pour une énergie plus sobre.
Le Mastère TED est un parcours d’excellence innovant, conçu, validé et dispensé uniquement par des professionnels expérimentés qui partagent leur savoir. Il vise à travailler sur :
- Le savoir-faire : Maîtriser les techniques, outils et méthodes pour la maîtrise de l’énergie et la digitalisation des bâtiments.
- Le savoir-être : Structurer, prioriser, convaincre, déployer et mesurer les résultats d’un projet ou d’un portefeuille de projets.
Focus sur les métiers débouchés
L’Energy Manager
L’Energy Manager travaille au sein d’une organisation ou d’une société de services en énergie. Il a un rôle central dans la transition énergétique, sa mission est entièrement consacrée à réduire les consommations d’énergie dans les bâtiments ou industries. Il investigue, analyse, échange avec toutes parties prenantes. Il est en possession d’un large panel d’outils techniques, numériques et méthodologiques pour mener à bien sa mission. Son objectif est l’optimisation des consommations et des coûts énergétiques.
Le Chef de projet Smartbuilding
Le chef de projet Smart building travaille au sein d’un société de services en énergie ou en intégration, d’une entreprise de construction ou d’un exploitant d’installations thermiques. Cet emploi est apparu dans un contexte de diversification et de faible maîtrise des innovations numériques par les maîtres d’ouvrages. Sa mission est d’apporter un regard global et avisé sur les stratégies de digitalisation des bâtiments. Son rôle est d’assurer le déploiement intelligent d’objets connectés permettant d’analyser, piloter, et réduire les consommations d’un bâtiment, d’une industrie ou d’un parc de bâtiments. Il conjugue capacités relationnelles, organisationnelles, connaissances de l’énergie dans le bâtiment et de l’ensemble des acteurs. C’est métier d’avenir !
Le Chargé d’affaires énergie
Le chargé d’affaires en énergie travaille au sein d’un cabinet d’assistance à maîtrise d’ouvrage, de maîtrise d’œuvre, une entreprise de construction ou un exploitant d’installations thermiques. Il est chargé de construire une offre commerciale en travaillant en étroite collaboration avec les équipes techniques. Il suit l’intégralité des projets, de l’élaboration du devis jusqu’à la facturation. Il doit être en mesure de comprendre en profondeur la problématique client, et parler le langage des équipes techniques pour construire les offres les plus cohérentes. Ses compétences en gestion de projet doivent être importantes assurer leur bon déroulement et la satisfaction client.
Comment y accéder ?
- Compléter sa formation : Vous souhaitez conclure votre cursus avec un choix sûr pour entrer dans le monde professionnel.
- Se reconvertir vers à un métier à impact : Vous aspirez à changer de filière pour vous engager dans un secteur porteur et plein de sens.
- Évoluer professionnellement : Vous êtes en poste dans le secteur de l’énergie, désireux d’évoluer vers un poste à responsabilité.
🧑🦰 Prérequis :
- Niveau Master 1 ou équivalent
- Ou niveau L3 avec 2 ans d’expérience
- Ou 5 ans d’exp. dans le secteur de l’énergie
7 raisons de choisir l’ENOV
- Suivre un programme en adéquation avec le besoin du monde professionnel
- Conjuguer compétences techniques et compétences douces pour décoller professionnellement
- Donner une dimension réelle à ses projets avec les mises en situations professionnelles
- Être accompagné tout au long de sa professionnalisation
- Viser des métiers passionnants et à impact
- Intégrer un large réseau professionnel grâce aux partenaires de l’ENOV et au réseau FEDENE Branche énergie-environnement
- Débourser très exactement 0€ grâce au format alternance